May 17, 2011 12:17 pm
Agée de 65 ans, l’ex directeur général de la Société nationale d’investissement (Sni) aspire à la magistrature suprême.
Le 12 mai dernier, Esther Dang Bayibidio, l’ancienne patronne de la Sni, a déposé sa candidature pour la prochaine élection présidentielle auprès du ministre d’Etat, ministre l’Administration territoriale et de la Décentralisation avec copie au directeur général d’Elections Cameroon (Elecam) et au président de la Cour suprême agissant comme Conseil constitutionnel. «J’ai l’honneur de vous notifier officiellement ma décision de me présenter à la prochaine élection présidentielle d’octobre 2011 en candidat indépendant conformément à l’article 53 de la loi N°92/02 du 17 septembre 1992 fixant les conditions d’élection et de suppléance à la présidence de la République, Titre VIII, chapitre II», écrit le docteur d’Etat es sciences économiques.
Avant d’inviter le Minatd, à lui faire connaître par courrier-retour « les conditions précises à remplir par un candidat indépendant et malheureusement non explicitées par la loi susvisée». Notamment la procédure d’obtention de l’autorisation requise pour l’annonce officielle de sa candidature au peuple camerounais, le formulaire à remplir et à signer pour sa déclaration de candidature indépendante, le formulaire à remplir et à signer par les 300 personnalités élues du peuple et le lieu de légalisation de leurs signatures.
La candidate requiert également des informations sur les spécimens, les dimensions et le contenu du spécimen du bulletin de vote du candidat indépendant, la quantité de bulletins de vote allouées à chaque candidat, la présence officielle de ses représentants dans les bureaux de vote ainsi que la participation effective et officielle de ses représentants au dépouillement des votes.
Appauvrissement
«En tant que citoyenne camerounaise, je sais pouvoir compter sur vous en votre qualité d’autorité gouvernementale compétente pour me faciliter l’obtention de toutes les informations utiles et indispensables devant garantir la régularité et la validation de ma candidature indépendante par toutes les instances légales impliquées dans cette élection présidentielle», souligne-t-elle à l’intention du Minadt.
Cela dit, Esther Dang adosse sa candidature sur un faisceau de tares de la société camerounaise : «L’extrême pauvreté, le sous emploi structurel et le chômage chronique de nos enfants, la famine, la soif, l’insécurité à tous les niveaux et dans tous les domaines, les maladies de la saleté qui tuent tant tous les jours associées à la malnutrition et aux nombreux problèmes de santé publique, la vie vraiment chère, tous ces maux qui frappent durement les 4/5e des citoyens camerounais».
La présidentiable estime que cette situation ne se justifie pas au vu des immenses richesses naturelles dont regorge le Cameroun. Selon elle, l’extraordinaire endettement de l’Etat, 7000 milliards Fcfa, l’épargne nationale, «quasiment nulle», n’arrangent point les choses. «la conséquence directe de cet extrême endettement de l’Etat est le laminage du revenu national qui ne croît que modestement et par ricochet du revenu par tête d’habitant justifiant de très bas salaires, un pouvoir d’achat insignifiant face à la flambée continue des prix des denrées alimentaires, des frais de santé, des frais de scolarité, des loyers pour toutes les couches sociales, des taxes sur la propriété foncière […] sans oublier la souffrance de nos étudiants à l’étranger…».
La candidate, qui soutient que l’Etat est la principale cause d’appauvrissement des Camerounais et du Cameroun, ambitionne également de «construire enfin notre capitale, Yaoundé», car il n y a pas historiquement un pays développé sans capitale digne de ce nom. Deuxième femme à se porter candidate à la présidentielle de 2011, après Kah Walla, qui a été investie par le Cameroon people’s party (Cpp), Esther Dang est pour l’heure la seule candidature indépendante déclarée pour cette consultation électorale. Dans l’entourage de la postulante, l’on déclare que cette candidature est inspirée et soutenue par les Camerounais, mais également par des milieux politiques français et américains.
Révoltée par le système en place
Le 22 janvier dernier, Esther Dang, ex directeur général de la Sni adressait sa lettre de démission du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) au président national et non moins président de la République du Cameroun, Paul Biya. Très remontée contre le «gouvernement Rdpc» à qui elle réclamait alors 10 ans d’arriérés de salaire pour services rendus à la Sni, cette dame âgée de 65ans, qui avait accordé une interview à Mutations au mois de février de l’année en cours, a pris sa plus belle plume pour dénoncer son traitement jugé inique, mais davantage les travers du système en place.
Ce d’autant plus qu’en juillet 2006, elle avait déjà fait part au chef de l’Etat, Paul Biya, de l’injustice dont elle est victime.
Elle déclarait dès lors ne pas comprendre pourquoi à chaque fois que Paul Biya confie des tâches précises à des moments précis à certains de ses concitoyens, de surcroît militants du Rdpc pour l’évolution du pays, des personnalités tapies dans l’ombre multiplient des manœuvres d’intimidation et de découragement ne visant qu’à les faire échouer dans la mission confiée. «C’est ce qui explique peut être aujourd’hui que le Cameroun connaît une dégradation économique, financière et sociale sans précédent et affiche un taux de croissance de 4% au moins et tout le monde peut le calculer sur la base des grands agrégats du budget de l’État pour l’exercice 2010 en cours malgré les importants allègements des dettes internationales», tranchait-elle.
Grand officier national de l’ordre de la valeur, «spécialiste des questions de développement économique et social en général et des épineux et multiples problèmes du sous-développement en particulier avec son corollaire immédiat, le sous-emploi», ainsi qu’elle l’indique dans son blog, la fille d’ André Dang à Nkemy, qui affiche aujourd’hui un visage émacié par la maladie, est pourtant loin de se laisser compter. Certes sa candidature ne constitue pas une menace spéciale pour le pouvoir, qui a pris le soin de verrouiller le jeu électoral, mais elle représente un cas de conscience et partant un caillou dans la chaussure du régime en place. La «révolte» d’Esther Dang rend en fait compte de l’acrimonie, du moins de l’animosité qu’on peut nourrir contre un homme dont on a contribué à bâtir la base électorale et qui n’hésite pas à vous sortir, vous et vos droits, de son logiciel et à vous renvoyer à la «casse» de la République. Sans bourse délier.
in Mutations.
Fonte www.Africa-times-news.com
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